Le protectorat de l'ombrelle #1 : Sans âme ♣ Gail Carriger

Gail Carriger

Miss Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales. Primo, elle n'a pas d'âme. Deuxio, elle est toujours célibataire. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui ne lui avait même pas été présenté!
Que faire? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire.
Lord Maccon - beau et compliqué, écossais et loup-garou - est envoyée par la reine Victoria pour démêler l'affaire.
Des vampires indésirables s'en mêlent, d'autres disparaissent, et tout le monde pense qu'Alexia est responsable. 
Mais que se trame-t-il réellement sans la bonne société londonienne?

MON avis

♥ J'ai A. DO. RÉ. ce livre ♥
Je ressors de cette lecture très satisfaite d'avoir succombé aux charmes envoûtants de la couverture de cette série.

Bref, au-delà de cette superficialité admise par tous, ce roman mêlant époque victorienne, steampunk et urban fantasy (ou peut-être uchronie de fantasy) m'a subjuguée autant qu'il m'a amusée. Rien que les débuts de chapitres donnent déjà le ton à cette histoire.


Où les ombrelles se révèlent utiles.
Où notre héroïne ignore un bon conseil.
...

Je ne m'attendais pas à ce mélange hétérogène de styles hors normes. L'auteur bouscule les codes du surnaturel avec brio. Loups-Garous, vampires, humains et autres créatures se côtoient dans les salles de bal et ainsi cacher leurs crocs sous les éventails de dentelle.

Ici, les bonnes manières et le savoir-vivre "so british" du XIXe siècle se heurtent à l'acceptation des créatures surnaturelles par les hautes instances royales. Ainsi, les convenances veulent-elles qu'une jeune fille bien élevée acquiesce aux dires d'un gentleman et ne donne pas son avis aussi farouchement qu'Alexia Tarabotti, surtout quand il s'agit d'un Lord Loup-Garou pouvant vous anéantir en quelques secondes. Heureusement, elle possède une arme secrète à faire pâlir bien des "gens" et très utile pour une femme de sa trempe.

Les personnages sont tout simplement époustouflants. Autant les protagonistes que les personnages secondaires sont hauts en couleur ; Des caractères aussi différents mais qui s'assemblent parfaitement. On retrouve donc mes préférés avec Alexia et Lord Maccon dont les échanges verbaux sont dignes d'une partie de tennis entre Djokovic et Federer, où aucun des deux n'est prêt à lâcher la balle. Leurs joutes verbales tiennent autant de l'audace que de la bienséance, le tout, saupoudré d'ironie bien placée. Ils sont sans cesse en train de ronchonner et provenant d'une femme, il semblerait que ce soit assez inconvenant, même si ce n'est pas pour déplaire à un certain gentleman. Son second, Lyall, est toujours là pour veiller au grain, bien entendu.
De plus, les réflexions d'Alexia traduisant un esprit pragmatique et peu combatif pour maintenir son rang sont tout simplement jouissives. Après tout, il ne s'agit que d'une exploration à but purement scientifique n'est-ce pas! Ah Ah, ça me fait toujours aussi rire.


"Conall, répéta-t-elle en abandonnant les derniers de ses scrupules - l'oeuf étant cassé, autant faire une omelette avec."

"Magnifique, se dit Alexia, je suis passée de l'état de suceuse d'âmes à celui de prise de terre. Les épithètes sont de plus en plus délicates."

En ce qui concerne les autres, j'ai aimé la frivolité rococo d'Akeldama, la bienveillance de Floote et bien sûr, le goût terrible de miss Hisselpenny pour les chapeaux. 
De plus, la famille d'Alexia est mythique. Elle me fait penser à un mélange entre la famille Bennet pour sa mère et ses soeurs et la famille de Sid dans l'Age de glace 4 pour son dédain face à leur fille, mise au rebus depuis longtemps.
On se demande vraiment comment l'auteur a pu dépeindre autant de personnalités incongrues mais qui, l'une dans l'autre, fonctionnent très bien.

Pour ce qui est de l'intrigue, je vous dirais que ce n'est pas ce qui prime pour moi. Je préfère voir se démener les personnages et connaître leur petits tracas quotidiens plutôt que de savoir ce qui se passe. Surtout qu'au final, on va quand même nous le dire, alors pourquoi s'embêter à chercher. Autant savourer le moment présent. 
Plus sérieusement, j'ai bien aimé ce mélange de machines à vapeur, de technologies avant-gardistes et de scientifiques un peu loufoques, exacerbés dans le dernier tiers du roman avec son côté très sombre, comme il faut. Le tout, sur fond du règne d'une Victoria qui mène à se questionner sur le pouvoir politique en place. 
Je n'ai justement pas tout compris sur ce dernier point. Des mots comme potentat et Dewan me sont encore incompréhensible mais ces détails passent pour insignifiants à côté du reste. Après tout, il reste encore 4 tomes pour tout comprendre :-)

Enfin, l'auteur écrit son récit de manière assez curieuse, notamment au sujet des dialogues qui sont imbriqués tels quels dans le phrasé du texte. Je trouve toutefois ce style recherché et en accord avec le ton qu'elle veut donner à son roman.

Ma note
17/20


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