L'élite #2 : Sous surveillance ♣ Joelle Charbonneau

Joelle Charbonneau

Avant.
Avant, Cia menait une vie simple auprès des siens.
Et puis, il y a eu le test. Cia l'a réussi. Elle est entrée à l'université, prête à appartenir à l'Elite.
Mais elle sait. Elle sait que beaucoup sont morts, que le gouvernement condamne les plus faibles
Maintenant, Cia doit faire un choix.
Le bon

MON AVIS


J'ai vraiment pris plaisir à me replonger dans l'univers que Joelle Charbonneau a créé avec cette série. Le premier tome était un doux mélange entre Hunger Games (Suzanne Collins), Marche ou crève (Stephen King) et L'épreuve (James Dashner) où l'action et le suspens étaient au rendez-vous tout en gardant son identité propre.

Dans ce second tome, on retrouve Cia parvenue à passer le Test pour pouvoir accéder à l'université. Seulement, elle va bien vite se rendre compte qu'elle n'est pas passée inaperçue, bien malgré elle, durant les événements précédents. 

J'aime toujours autant son caractère réfléchi et combatif mais qui ne pense pas être invincible ni "je suis là seule à pouvoir le faire". Elle sait qu'elle doit compter sur les autres si elle veut avancer. Elle est intelligente et ne se laisse pas déborder par ses sentiments. Dans le premier tome, je regrettais de ne pas en savoir plus sur Tomas et Zee et c'est toujours le cas. Si Cia est très bien exploitée, je trouve que ce n'est pas forcément le cas des autres étudiants. En revanche, j'aime les nouveaux personnages qui arrivent et qui vont pimenter le récit. Particulièrement la superviseur de stage de Cia (désolée, j'ai oublié son nom). On retrouve également le Will que j'appréciais avant que le Test le rende calculateur. C'est assez bizarre du coup de le voir ainsi.

Je trouve que l'ambiance de ce roman est plus oppressante que celui qui précède. Sans doute est-ce dû au gouvernement qui prend une place plus importante avec pour conséquence une sensation de surveillance constante subie par Cia. Comme il s'agit de la narratrice, on ressent ses angoisses et ses peurs jusqu'au bout des ongles. Aussi, ses réflexions nous permettent d'appréhender réellement la vie au sein de l'université et comment les personnes issues des communautés sont perçues par les autres.
On en apprend donc plus sur ceux qui tirent les ficelles ainsi que sur le monde dépeint par l'auteur.

Même si le Test est terminé, l'initiation pour Cia n'est pas terminée. Aussi, attendez-vous à une compétition ardue et dangereuse pour se hisser dans le haut du classement des meilleurs élèves. 

On se retrouve donc avec un roman où les personnages ne sont pas juste des figurants. Ils analysent (enfin, surtout Cia!) pour être le plus compétiteur, ils doivent surmonter des épreuves pour atteindre leur but, ils doivent combiner cela avec leur vie universitaire qui n'est pas de tout repos et surtout, ils doivent s'intégrer et nouer/garder des relations amicales avec les autres. Si les 3 premiers ne font pas peur à Cia, garder ses amis auprès d'elle et les garder ne va pas être une mince affaire. D'autant plus que sa mémoire n'est plus ce qu'elle était. L'espoir et la reconstruction nécessite des sacrifices et Cia va apprendre cette leçon à ses dépends.


Heureusement, ses choix et le hasard (?) va lui permettre de trouver des alliés au détour de ses rencontres. Alliés qui vont lui faire prendre conscience de l'envers du décors de la communauté unifiée. On comprend que ce gouvernement a instauré une fausse utopie : 


"Le campus  a été bâti pour porter les rêves, pour tenir une promesse : Ceux qui étudient et travaillent dur pourraient rendre ce monde meilleur. J'y crois encore aujourd'hui et je vais trouver la force et le courage de me battre pour lui donner sens."

J'ai l'impression que ce système est pire qu'avant puisque la redirection des étudiants est souvent appliquée. L'excellence, voilà ce qu'on attend de ces étudiants et gare à celui qui ne remplira pas ces objectifs! On final, on perd totalement sa liberté sans s'en rendre compte. 
J'ai aussi bien apprécié que l'auteur introduisent la notion de reconstruction dans ce monde dévasté. La plupart du temps, la Terre reste effondrée alors qu'ici, des manipulations génétiques permettent de modifier la nature pour qu'elle s'adapte à ce monde chamboulé. Ce que l'auteur ne sais pas, c'est qu'en général, la nature s'adapte très bien toute seule et qu'il est dangereux de vouloir "jouer à Dieu" pour qu'elle satisfasse l'homme. Bien sûr, il serait plus difficile de survivre mais la nature ne vaut-elle pas plus?
Donc, tout comme les humains, la nature aussi est contrôlée pour convenir au nouveau gouvernement.

Au vu de la fin, je présume que le 3e tome sera plus politique afin de faire basculer le gouvernement en place (comme dans la plupart des dystopies me direz-vous) ou alors une rébellion verra le jour mais ce qui est sûr c'est qu'il va y avoir du changement. 

Je vous recommande ardemment cette dystopie qui sort des sentiers battus, avec une héroïne réfléchie et un univers que l'auteur maîtrise jusqu'au bout.


Ma note
16/20
(Note du tome 1 : 17/20)

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