Purgatoire des innocents ♣ Karine Giebel

Je m'appelle Raphaël, j'ai passé quatorze ans de ma vie derrière les barreaux. Avec mon frère, William, nous venons de dérober trente millions d'euros de bijoux. C'aurait dû être le coup du siècle, ce fut un bain de sang. Deux morts, un blessé grave. Le blessé, c'est mon frère. Alors, je dois trouver une planque où il pourra reprendre des forces.

     

Je m'appelle Sandra. Je suis morte, il y a longtemps, dans une chambre sordide. Ou plutôt, quelque chose est né ce jour-là...

         

Je croyais avoir trouvé le refuge idéal. Je viens de mettre les pieds en enfer.

       

Quelque chose qui marche et qui parle à ma place. Et son sourire est le plus abominable qui soit...

Mon avis

Clairement, nous avons affaire un bon thriller mené de main de maître par l'auteur.

Néanmoins, ma lecture fut plutôt en dents de scie et après cette deuxième tentative avec l'auteur, je ne pense pas renouveler l'expérience. En effet, voilà quelques mois, je louais "Juste une ombre" à la bibliothèque de Chapelle-Lez-Herlaimont. Je ne sais pas si la période n'était pas propice à cette lecture mais quoi qu'il en soit, j'ai décroché après 100 pages. Pour être honnête, je me suis ennuyée et j'ai vraiment eu un problème avec la plume de l'auteur dont je vous reparle plus bas dans l'article.

Le temps ayant passé, j'ai trouvé "Purgatoire des innocents" à 1€ dans une brocante cet été et me suis empressée de l'acheter. Je l'ai donc lu et .... même plusieurs jours après, je ne sais pas trop quoi en penser. 

L'intrigue de ce roman est vraiment inédite et prenante. On démarre avec un simple braquage mais les truands ne pensaient certainement pas tomber en enfer lorsqu'ils ont élu domicile chez cette gentille et innocente vétérinaire pour faire profil bas et guérir les blessures de l'un d'eux. 

On entre donc très vite dans le vif du sujet et les 100 premières pages sont vraiment addictives. L'ambiance cloîtrée d'une maison reculée, à savoir comment les braqueurs vont pouvoir se dépêtrer d'une telle situation, à savoir qui est Sandra et ce qu'il va lui arriver. De plus, c'est le moment où on apprend à connaître et détester chacun des protagonistes, car ne l'oublions pas, nous sommes loin du pays des bisounours! 

Cependant, Karin Giebel ne les laissent pas voguer sur leurs propres flots. Elle va les tourmenter, les obliger à réagir comme jamais et nous retourner le cerveau au point de ne plus savoir qui est le gentil et qui est le méchant.

Il n'y a aucune faute dans la psychologie des personnages. Chacun joue un rôle particulier qui conduit à la suite de l'intrigue. Ils font partie d'un rouage bien huilé dans le déroulement de l'histoire. L'auteur sait exactement ce qu'il va advenir de chacun d'eux et les conséquences de chaque actes, même les plus anodins. Ils font partie d'un tout bien conçu!

Sandra fut sans doute celle qui m'a réservé le plus de surprises. Une fois n'est pas coutume, j'ai lu le synopsis et imaginé pas mal de scénarios la concernant, aussi farfelus les uns que les autres. J'élaborais des hypothèses que je démontais aussitôt pour en reformuler d'autres. Bref, quand les événements ont commencé à affluer sans que rien de particulier ne se passe, j'avoue avoir été un peu déçue. Je me suis montée la tête pour rien, en fait.

Le gros problème que j'ai eu avec ce livre est juste personnel et ce, vis-à-vis d'un tournant important dans l'histoire. En fait, Raphaël et sa bande se sont jetés inconsciemment à corps perdu dans la gueule du loup. Un loup plus redoutable que ce qu'ils auraient jamais imaginé.

Ainsi, j'ai eu beaucoup de mal avec ce qui se passe dans la deuxième partie du roman. Lorsque l'on traite de ce genre de sujet, il faut le faire avec subtilité pour ne pas tomber dans la perversion. C'est ce que je regrette ici, le fait que tout soit basé sur des dialogues et sur des descriptions manque de subtilité à mon sens. A chaque moment, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ce qui est arriver chez nous, en Belgique, et ça me retournait le cœur. Ce qui leur arrive est horrible et je ne pense pas que des explications aussi détaillées soient nécessaires pour ressentir l'empathie attendue dans ce genre de situation.

Après, comme je l'ai dit, l'idée de base est vraiment bonne et les retournements de situation ne font qu'amplifier cette sensation de suspens et de mal être. Vous vous rendrez compte, qu'au fil de la lecture, votre vision de Raphaël et son frère va légèrement différer de ce qu'elle était au départ, pour suivre carrément un revirement à 180°.

Cependant, il me manquait cet effet de surprise qui aurait dû me tenir en haleine jusqu'au bout. A la fin, je commençais vraiment à me lasser car le roman alterne ces moments haletants où il est impossible de lâcher le livre, avec des passages qui traînent trop souvent en longueur.

Enfin, j'ai surtout eu un problème avec l'écriture de l'auteur. J'aime un plume sous forme de prose et où l'auteur exploite la complexe syntaxe de la langue française. Ici, on est confronté à un enchaînement de phrases courtes qui rythment le récit lors de certains passages mais qui ne me convient pas pour toute la durée d'un roman.

Bref, une lecture tantôt, addictive tantôt ennuyeuse. Des personnages exploités jusqu'au bout et une intrigue générale sortant de l'ordinaire. Malheureusement, certains détails du récit m'ont fortement déplu.

Ma note

14/20

Voir mon avis sur : Meurtres pour rédemption

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