Tout le monde te haïra ♣ Alexis Aubenque

Alexis Aubenque

White Forest, petite ville côtière du sud de l'Alaska, est en émoi. Pris dans les glaces, un navire ayant sombré en 1920 vient d'être découvert. Les corps des marins en ont été extraits, mais manquent à l'appel ceux d'une centaine d'orphelins...
C'est dans cette étrange atmosphère que débarque Alice Lewis, avec l'espoir de retrouver sa soeur disparue. Elle engage aussitôt un ancien flic au passé trouble devenu détective privé, Nimrod Russell.
De l'autre côté de la ville, la lieutenante Tracy Bradshaw récupère une sordide affaire : pendu par les pieds dans sa grange, un notable a été éventré à l'aide d'un hakapik, l'arme inuit servant à abattre les phoques. 
Envers, et surtout contre tous, les deux ex-coéquipier, Tracy et Nimrod, vont devoir travailler ensemble alors que plane sur eux l'ombre des enfants disparus.

Mon avis

Avec "Tout le monde te haïra", l'auteur joue sur plusieurs fronts à la fois pour mener son intrigue jusqu'à un à final en apothéose.

Voilà un moment qu'un livre ne m'avait pas tenu en éveil tout au long de la nuit. Non pas qu'il s'agisse ici d'un thriller effrayant mais c'est surtout qu'au fur et à mesure de ma lecture, des hypothèses commencèrent à envahir mon esprit et dont il me fallait absolument vérifier l'exactitude.

De prime abord, j'envisageait cette lecture tranquillement, sans chercher à m'impliquer dans l'enquête car à chaque fois que je m'y risque, le cheminement de l'intrigue finit inévitablement par apparaître trop vite dans ma lecture.
Cependant, lorsque les morts ont commencés à s'accumuler, je n'ai pas pu résister à l'envie de triturer mes méninges.

Et je dois dire que si la trame m'est vite parue évidente, je n'ai quand même pas pu me résoudre à abandonner si facilement le bouquin et ce, jusqu'à la toute fin, au dernier mot, à la dernière ponctuation.

Le roman se déroule sur 4 jours et pourtant, j'ai eu l'impression d'une enquête s'étalant sur des semaines. Preuve pour ma part d'une bonne maîtrise de l'histoire et de son rythme.
J'ai beaucoup aimé le final (que pour le coup, je n'ai pas vu venir) avec son clin d'oeil à notre société actuelle qui n'est peut-être pas si éloignée des atrocités passées.

Les 3/4 du roman s'ancrent parfaitement dans les deux enquêtes parallèles que vont mener les protagonistes : Tracy et Nimrod.  La-dessus, on nous trimbale dans tous les sens pour finalement nous retourner le cerveau. Mais lorsque les véritables enjeux que cachent les morts, l'auteur nous embarque dans une toute autre direction en nous laissant découvrir le/les coupables en quelques lignes. C'est assez brutale mais j'ai tellement été prise dans l'action, que je passe aisément dessus. 
Je trouve que c'est une qualité appréciable car on part mine de rien dans une enquête policière pour ensuite nous conduire crescendo dans un suspens allant au-delà de l'imaginable.

Quelques petites choses viennent toutefois empêcher que ce roman atteigne l'excellence mais c'est sans doute mon esprit trop pointilleux sur les détails qui ont freiner l'engouement.
Dans un premier temps, je n'ai pas trop compris les faits et gestes  un peu illogique d'un personnage (Zachary, le fils de la femme disparue). 
Une rapidité d'action parfois, par rapport à la somme d'informations accumulées en peu de temps, peu aussi expliquer cela.
Ensuite, Ridley, le fils de Tracy fait des cauchemars récurrents pendant la nuit faisant référence au titre du livre et à autre chose lié à Nimrod mais on ne nous donne pas plus d'explications. Néanmoins, à ce que j'ai pu comprendre, il s'agit d'une première enquête de notre duo. Du coup, je suppose qu'on en apprendra plus sur le passé troublé de nos protagonistes dans les prochains volets.

Enfin, la plus très fluide et efficace d'Alexis Aubenque m'aura porté jusqu'au confins des glaciers, pour mon plus grand plaisir.

Je remercie NetGalley France et les éditions Robert Laffont (La Bête Noire) pour l'envoi de cet ebook.

Ma note
17/20

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