Je m’appelle Chloé Blanche et j’ai
grandi à Life City. Comme tous ses habitants, j’ignorais que nous étions filmés
en permanence. J’ignorais que nous étions un divertissement pour des milliers
et des milliers de foyers. J’ignorais que nous étions les personnages de Play Your
Life, l’émission qui fait fureur hors de Life City, IRL. J’ignorais surtout à
quel point nous étions manipulés. Puis, j’ai rencontré Hilmi, le nouveau à la
peau caramel. Le garçon qui faisait battre mon cœur, mais que ceux qui tirent
les ficelles ne me destinaient pas. C’est ainsi que j’ai découvert ce que nos
étions, à Life City : les personnages d’un immense jeu vidéo.
Comme
pas mal de gens, la collection Electrogène m’intriguait beaucoup. De part les
pages colorées, les auteurs français mis en avant mais aussi le fait que ce
soit des one shot. Ni une ni deux, il me fallait commencer par les pages roses.
De plus, n’ayant jamais lu de livres d’Agnès Marot, c’était l’occasion de
découvrir sa plume.
Si
dans un premier temps, l’histoire avait tout pour être originale, le temps a
malheureusement freiné mon entrain.
Dans
cette société où la réalité virtuelle n’est plus un simple divertissement mais
un sauf-conduit pour échapper aux problèmes du quotidien, nous allons
rencontrer plusieurs personnages tout aussi énigmatiques les uns que les
autres.
L’histoire
tourne quasi exclusivement autour de Chloé Blanche, personnage vivant à Life
City ou plutôt un avatar. A l’orée des « Sims » ou du « Truman
Show », Life City renferme des gens certes mais ces derniers ont ce petit
quelque chose qui leur permet d’évoluer sans la direction de leur « joueur ».
Ainsi donc, le lecteur est directement aspiré dans cette ville fictive où on
rencontre Chloé face à l’évidence : on l’observe. Qui ? Pourquoi ?
Comment ? Voilà tant de questions qui la tourmentent un peu plus chaque
jour. Pourquoi est-elle la seule à voir ces caméras ?
D’autant
qu’elle va faire la rencontre d’Hilmi, jeune homme tout en charme pour qui elle succombe immédiatement mais qui
révèle parfois un comportement étrange. Comme s’il était doté d’une double
personnalité.
Le
concept imaginé par Agnès Marot est vraiment très original. J’ai beaucoup aimé
l’univers autour de ces deux réalités et le paradoxe qu’il existe entre Life
City et la ville où vivent les joueurs.
Ce
qui est dingue c’est d’avoir réussi à casser les frontières entre réel et
virtuel. En suivant les protagonistes de Life City, notre esprit n’a pas forcément
l’impression de faire face à des entités de « jeux vidéo ». L’auteure
les a créés à l’image de l’homme. De là, toute la problématique sur la
condition de l’être humain se pose. A partir du moment où l’on peut se mouvoir
et penser par soi-même, peut-on mettre un terme à notre existence même si celle-ci
a commencé dans le virtuel ?
Au-delà
de cette question, l’intrigue proposée dans cette histoire est assez bien gérée
dans l’ensemble. Via Chloé, on va non seulement découvrir les différentes
facettes de Life City mais aussi la vie réelle. Celle qui a conduit une
multinationale à inventer cette alternative de vie. La conscience de jouer avec
la vie des gens est bien mince et le concept de liberté va être mis à mal. Il y
a aussi d’autres détails que je ne vous dévoilerais pas mais qui montre la
perversité d’un humain à qui tout est permis sans même s’en rendre compte.
Ma
réserve quant à mon appréciation générale du livre vient surtout des
personnages. Je les ai trouvé très superficiels et Chloé m’a plus d’une fois
donnée envie de tourner les pages plus vite pour ne plus la voir. Elle est
légèrement immature et agaçante surtout quand il est question de son cher
Hilmi. Même si la romance est un moteur à l’histoire, je pense que la relation
de l’héroïne avec sa mère était bien suffisante pour la faire réagir. Ses actes
sont dictés par une soif de liberté jamais assouvie puisqu’elle quitte un monde
pour un autre, sans doute pire mais avec toujours son amour en tête.
De
plus, arrivé à la moitié du roman, le récit devient assez prévisible et la fin
trop rapide laisse un goût d’inachevé.
En
résumé, l’idée de base est originale mais des facilités ont été prises comme
dans tout roman young adult. La romance n’est pas nécessaire puisque cela rend
l’héroïne peu encline à être appréciable tout du long.
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