Movers #1 : Les Passeurs d'Ombres ♣ Meaghan McIsaac

Il y a six ans, Pat et sa sœur Maggie ont assisté à l’arrestation de leur père. Son délit ? Etre un « Passeur » et avoir transféré son Ombre depuis le futur jusque dans le présent. Une action formellement interdite par la loi en 2077 et passible d’emprisonnement à vie.
Aujourd’hui, Pat et Maggie sont devenus des Passeurs traqués Soupçonnés d’être impliqués dans une série de Passages dans la ville provoquant des catastrophes en chaîne, ils fuient un gouvernement implacable dont ils découvrent le vrai visage : un système autoritaire qui cherche avant tout à éradiquer les Passeurs, ces individus incontrôlables qui menaceraient le présent…



Avec Movers, Les Passeurs d’Ombres, les éditions Auzou ne se sont pas trompés pour leur publication destinée au public adolescent. Je dirais même que l’histoire, loin d’être trop complexe, permet une introduction en douceur dans la science-fiction. Et puis, la mise en page très aérée induit instinctivement un bon confort de lecture et un sentiment d’avancer très vite dans le roman. Point positif lorsque l’on à 14-15 ans et que l’on ne veut pas passer des mois dans la même lecture.

Ainsi, c’est avant tout le synopsis qui m’a poussé à me plonger dans ce récit. J’ai toujours aimé la possibilité des multivers ainsi que les connexions entre le présent et le futur. Ce fil du destin qui n’est pas immuable, où il suffit d’un rien pour tout bouleverser.
En l’occurrence, la société futuriste dans laquelle vivent Pat et Maggie Mermick est contre les capacités des Passeurs. Le fait de pouvoir communiquer avec l’avenir alors que d’autres, les Aujourd’huistes, ne le peuvent pas leur fait peur. Ils ne trouvent pas ça juste. On ressent bien cette « jalousie maladive » dans chacune des décisions prisent par le gouvernement. Entraver ceux qui pourtant pourraient faire évoluer la société. Et puis, ce n’est pas comme si les Passeurs y pouvaient quelque chose.
Non. Au lieu de tirer parti de ce don, les Aujourd’huistes préfèrent renier les Passeurs.

Je trouve que l’auteure a bien réussi à véhiculer son message sur cette société. Par des mots simples, on est rapidement embarqué dans les années 2080, en suivant les galères de deux adolescents qui n’ont rien demandé mais qui finissent petit à petit par comprendre la complexité de leur environnement. Le pourquoi de cette oppression vis-à-vis des Passeurs est bien développé et j’apprécie que le questionnement sur l’univers ne reste pas longtemps en suspens. Evidemment en faisant cela, on casse l’attrait haletant du récit mais cela maintient l’intérêt du lecteur. Ainsi, il suffit d’un juste milieu pour que l’histoire suive son cours dans les bonnes conditions, surtout qu'il y a pas mal d'action et de rebondissements.

Concernant les personnages, je dois dire que vu leur jeune âge, je ne me suis pas spécialement attaché à eux. Cependant, j’ai aimé leur décision et leur caractère est loin d’être insupportable. Au contraire, je les ai trouvé réfléchis, courageux et à l’écoute des autres. Certes, ils ne sont pas parfaits mais pour ce genre de roman, ils sont sympathiques à suivre.

La fin de ce tome est un peu prévisible mais j’apprécie la tournure des événements. Le fait que le tome 2 s’engage dans une autre optique et qu’on en apprenne sûrement plus me plaît et si l’occasion m’est donnée, je me plongerai avec plaisir dans la suite.


Je remercie Babelio et les éditions Auzou pour cette bonne découverte.

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